Par Heather Watts’24, fellow d’Action Canada.
L’auteure tient à souligner que ce blog a été rédigé sur le territoire traditionnel des Mississaugas du Crédit, des Haudenosaunee et des Hurons-Wendat, connu par certains comme la région du Grand Toronto. L’auteure apprécie l’occasion qui lui est donnée de partager ses réflexions sur le séjour de la cohorte 24-25 à Calgary, en Alberta, territoire traditionnel de la Confédération des Pieds-Noirs (Premières nations Siksika, Piikani et Kainai), de la Première nation Tsuut’ina et des Premières nations Stoney Nakoda (Chiniki, Bearspaw et Wesley), ainsi que de la Nation métisse de l’Alberta, région III.
Calgary, en Alberta, est souvent synonyme du secteur des ressources naturelles, et c’était la première étape pour la cohorte des fellows 2024-2025 d’Action Canada. Après avoir passé des semaines à se connecter via Zoom et WhatsApp, ce fut un privilège de se réunir en personne pour s’engager dans cette communauté d’apprentissage de dix mois.
En tant que novice dans le secteur des ressources naturelles, j’ai apprécié l’intervention de Ruhee Ismail-Teja, de la Chambre de commerce de Calgary, qui m’a donné un aperçu de Calgary, la troisième ville la plus grande et la plus diversifiée du Canada. Notre cohorte a appris que l’économie de Calgary est connue pour ses hauts et ses bas en raison de sa dépendance à l’égard de l’industrie pétrolière et gazière. Lorsque les prix du pétrole sont élevés, la ville connaît une croissance rapide, de nombreux emplois sont créés et le marché immobilier est en plein essor. L’horizon se remplit de nouveaux bâtiments et les gens affluent, ce qui fait de la ville un endroit vivant et prospère. Mais lorsque les prix du pétrole chutent, Calgary connaît des temps difficiles. Les pertes d’emploi, les fermetures d’entreprises et la chute de la valeur des biens immobiliers sont un défi pour tout le monde. Ces périodes de crise pèsent sur l’économie locale et les services publics, montrant à quel point la ville dépend du marché de l’énergie. Pour faire face à ces hauts et à ces bas, Calgary s’efforce de diversifier son économie et d’investir dans des technologies énergétiques durables afin de construire un avenir plus stable et plus résilient.
Ayant travaillé dans le secteur de l’éducation, je suis également une nouvelle venue dans le monde de la politique publique. L’intervention de l’un de nos mentors, Rachel Wernick, m’a permis de mieux comprendre ce que sont les politiques, à qui elles s’adressent et le cycle d’élaboration des politiques. Cela a conduit à une discussion approfondie entre les fellows sur ce que devrait être une politique publique saine plutôt que sur ce qu’elle est actuellement.
L’une des expériences les plus marquantes du voyage d’étude a été la marche pour la réconciliation, le 21 juin 2024, journée nationale des peuples autochtones. Cet événement annuel a lieu en juin pour commémorer la présentation d’excuses aux anciens élèves des pensionnats autochtones au nom du gouvernement du Canada, le 11 juin 2008. En marchant le long de la rivière Bow, qui passe sous le pont de la réconciliation, nous avons été guidés par des joueurs de tambour et des chanteurs qui ont offert des chants d’honneur aux survivants des pensionnats, à leurs familles et à ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux après avoir fréquenté ces établissements.
Tout au long de cette marche et de notre arrivée à Fort Calgary, où nous avons écouté divers intervenants, j’ai réfléchi aux questions fondamentales qui ont été soulevées : quels récits continuent d’être défendus ? Qu’est-ce qui constitue le savoir ? De qui parle-t-on, et de quelle manière se souvient-on de ces personnes, les révère-t-on et les célèbre-t-on ? Pourquoi ces questions sont-elles importantes lorsqu’on réfléchit aux politiques publiques ? Pour en revenir au deuxième jour de notre voyage d’étude et à l’atelier « Policy 101 » de Rachel Wernick, les politiques publiques concernent la création de lignes directrices et d’actions visant à résoudre ou à traiter des problèmes du monde réel. Dans les années 1880, le gouvernement fédéral a adopté une politique officielle de financement des pensionnats à travers le Canada. L’objectif explicite était de séparer les enfants autochtones de leurs familles, de leurs terres et de leurs cultures. À quel problème concret cette politique répondait-elle ? Quel récit cette politique continuait-elle à défendre ?
Je suis incroyablement reconnaissante de ce qui m’a été offert tout au long de ce voyage d’étude, en particulier aux conférenciers qui ont généreusement offert leur temps, au personnel qui s’est occupé de chaque détail, et au reste de ma cohorte pour sa passion, son amitié et ses défis.
Fellow en vedette
Elle a également travaillé comme enseignante à l’école primaire à New York et à Rochester, New York, où elle a développé une passion pour la pédagogie adaptée aux contextes culturels.
Heather est actuellement étudiante en cinquième année de doctorat à l’Institut d’Études Pédagogiques de l’Ontario de l’Université de Toronto, dans le cadre du programme d’éducation à la justice sociale. Elle a reçu une bourse d’études Joseph-Armand-Bombardier du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), un concours national très compétitif. Ses recherches portent sur la réconciliation et la réappropriation des savoirs autochtones dans les systèmes éducatifs contemporains.
Heather dirige First Peoples Group, un cabinet de conseil autochtone spécialisé dans l’apprentissage personnalisé des compétences culturelles autochtones l’engagement auprès des peuples autochtones et la planification d’actions de réconciliation.