Les Fellows d’Action Canada et les conseillers apprécient leur randonnée dans Yellowknife en compagnie de Scott Robertson (promotion 2010) le dimanche 1er septembre 2013.
Nous les Canadiens pouvons être réticents à l’idée d’étudier notre propre histoire. Nous ne sommes les produits ni d’une guerre civile ni d’une révolution violente et la politique de salon de nos années de formation n’est pas sujette à passionner des étudiants qui ont souvent une courte durée d’attention.
Si seulement ces étudiants avaient pu se joindre à nous ce dimanche à Yellowknife. Les Fellows d’Action Canada, les conseillers et le personnel ont passé la journée à étudier des épisodes de notre passé commun, et de notre présent, que bien trop peu de Canadiens ont l’occasion de discuter, dans un lieu spectaculaire que tout aussi peu ont l’occasion de voir.
Nos hôtes étaient les anciens d’Action Canada David Brock (promotion 2005), directeur général des élections des Territoires du Nord-Ouest, et Scott Robertson (promotion 2010), chef territorial des soins infirmiers, qui ont patiemment répondu aux questions des Fellows sur les Territoires du Nord-Ouest, de l’histoire de Yellowknife à l’autonomie gouvernementale des Autochtones en passant par le modèle de consensus distinctif des T.N.-O. en matière de prises de décision législatives ou encore les attitudes locales par rapport au développement des ressources. Entre les sessions, Scott a dirigé le groupe lors d’une randonnée à travers la ville, de son centre-ville, où les centres commerciaux, les supermarchés et les immeubles de bureaux à plusieurs étages sont construits sur un terrain plus élevé, assez loin du lac pour permettre une plomberie souterraine, jusqu’ à Old Town, la vieille ville, avec son dédale de maisons, d’entreprises et de routes qui serpentent entre les collines rocailleuses et les bosquets de conifères. Tandis que notre regard se perdait par-delà la baie de Yellowknife et le Grand lac des Esclaves, dans le bruit des moteurs des hydravions et sous les nuages qui courraient dans le ciel, il nous est apparu une évidence que le Nord de ce pays n’est pas seulement à voir, mais aussi à ressentir.
Mais la puissance émotionnelle de cette terre n’est rien en regard de la ténacité de ses peuples, dont l’histoire traumatique récente est, dans de nombreux cas, seulement maintenant racontée pour la première fois. Le dimanche matin, nous avons entendu Marie Wilson, l’une des trois membres de la Commission vérité et réconciliation du Canada, qui est chargée d’entendre les témoignages des survivants des pensionnats autochtones, de documenter leurs histoires pour la postérité, et d’aider à apporter une guérison et une résolution de deuil attendue depuis bien trop longtemps. Nulle part au Canada ne trouve-t-on plus de survivants par habitant que dans les T.N.-O. Pendant des décennies, le fardeau de leur expérience a reposé presque exclusivement sur les épaules de familles décimées et dans les coins les plus sombres de foyers brisés. Le message du commissaire Wilson était simple: notre histoire nous appartient dans son intégralité, comme il nous appartient de devenir les auteurs de notre propre réconciliation, que cela implique des systèmes d’eau salubre, de l’équité dans l’éducation, la réforme de la justice pénale, ou autre chose…
L’archipel Arctique, à travers lequel nous allons naviguer à bord du NGCC Louis S. St-Laurent cette semaine, a été habité par les peuples autochtones depuis des milliers d’années et le Nord, dans toute sa beauté sauvage et distante, n’est Canadien que grâce aux Canadiens autochtones qui y vivent. Alors que nous célébrons le centenaire de l’Expédition arctique canadienne de 1913-1918 (vous pouvez en savoir plus sur l’Expédition ici) (« L’Expédition Canadienne dans L’arctique, 1913-1918« ) nous reconnaissons aussi que, bien que les aventuriers canadiens aient risqué leur vie pour revendiquer le Nord du Canada, ils n’étaient pas les premiers à le découvrir.
Le dimanche soir, nous nous sommes envolés de Yellowknife pour Kugluktuk, et nous sommes arrivés en toute sécurité après que notre pilote de First Air nous ait fait atterrir d’une main experte au milieu de rafales de 30 nœuds. Lundi, nous rejoignons l’équipage du «Louis», pour apprendre comment les hommes et les femmes de la Garde côtière maintiennent les confins les plus reculés de notre pays sécuritaires et canadiens pour sûr. (Vous pouvez lire plus sur la Garde côtière ici « La Garde Côtière Canadienne en Perspective« ) Grâce à nos hôtes de Yellowknife, nous allons le faire avec un sens plus aigu de l’histoire et des responsabilités.