Vancouver s’est présentée à moi comme une ville de contraste. C’est aussi la ville d’une question : comment peuvent se côtoyer les richesses d’un port dynamique et la pauvreté des résidents du Downtown Eastside?
Pendant mon séjour, j’arpentais East Hasting. J’y découvrais les cafés aux machines expresso rutilantes, les brasseries au décor précieux et les menus copieux d’opulents restaurants. Au coin des rues de ce quartier, je rencontrai aussi ses résidents de toutes les nuits : une panoplie édifiante de toutes les variations possibles sur le thème de la détresse. East Hasting est le quartier urbain le plus pauvre au Canada. Le revenu annuel médian y est de 13 600 $.
Aux abords du quartier, de l’autre côté du chemin de fer qui bloque l’accès aux berges, le port de Vancouver se déploie. 75 milliards $ de marchandise y transigent annuellement.
Dimanche, je découvrais le marché de guenilles — les locaux le nomment Junk Market — au coin de East Hasting. Un marché où chaque semaine se vendent les perles des ruelles et autres objets glanés par des marchands du dimanche. Annuellement, ces échanges commerciaux totalisent un peu plus d’un demi-million de dollars.
J’entendais au loin les cargos transportant les richesses de la province dont l’écho était un bref rappel de la distance qui séparent ces deux réalités.
Comment faire profiter les habitants du Downtown East side des richesses de l’activité portuaire?
– Louis-François Brodeur ’14