Le classique de David Hackett Fisher « Le rêve de Champlain »était arrivé comme paar enchantement, par la poste, à mon domicile de la rue de Lorimier, à Montréal. Au mois de juin 2014, ce qui m’avait surpris en parcourant les pages de cette biographie, c’est la façon dont l’auteur met en exergue les caractéristiques singulières du tempérament et de la personnalité de Samuel de Champlain. Homme de paix, tolérant, tenant toujours sa promesse, réussissant à collaborer avec des gens incapables de s’entendre entre eux, humain, à l’aise dans la diversité, prévoyant, doué d’un grand sens de l’éthique, capable en un temps record de transformer une vision en projets concrets. « La plus grande réussite de Champlain n’est pas sa carrière d’explorateur , ni sa réussite comme fondateur. Ce que l’on retient de lui, c’est son leadership exemplaire au service de l’humanité. C’est l’héritage qu’il nous a laissé à tous ».
Neuf mois plus tard, dans un froid cinglant, typique de notre Est canadien, je ne pensais pas que ces mots résonneraient encore, avec autant d’acuité. À bien des égards, la conférence d’Ottawa qui consacrait notre année de fellowship m’a permis de constater à quel point cet héritage était toujours vibrant, encore vivant.
Tout d’abord, le dîner-dialogue avec les anciens ambassadeurs Campbell, Crosbie et de Kerckhove a été l’occasion d’entendre le récit de leaders qui ont porté et défendu, hors de nos frontières, les valeurs fondamentales de notre pays, symbolisées notamment par l’Unifolié. Par la suite, le déjeuner avec trois députés fédéraux, Scott Brisson, Nycole Turmel et Way Young m’a permis de constater que malgré les différences partisanes, le leitmotiv de ces trois «serviteurs de l’État» était de faire une différence, tout simplement, pour leur communauté et leur pays.
380 ans après sa mort, l’enfant de Brouage, l’homme sans visage, continue ainsi d’inspirer des générations entière de leaders canadiens par son exemplarité, son leadership atypique et son dévouement au bien collectif. Une source d’inspiration nécessaire en ces temps de complexification des enjeux, de globalisation des systèmes et de polarisation des idées et des valeurs.
-Morvan LeBorgne