Par la fellow d’Action Canada Jessie Gill ‘22
Plus tôt ce mois-ci, chacun des trois groupes de travail d’Action Canada a soumis la première ébauche de leur projet de politiques, un élément central à l’année de fellowship. Nous attendons avec impatience les rétroactions du Comité aviseur de cette année et, en attendant, je repense au parcours de mon groupe de travail au cours des six derniers mois. Je ne pourrais pas tout partager ce que j’ai appris cette année en tant que fellow d’Action Canada dans un seul blogue, mais voici trois réflexions au sujet de la conception des politiques publiques que je garderai avec moi.
Choisir un enjeu de politiques publiques n’est pas facile
Le thème de cette année est le logement, un enjeu que plusieurs Canadiens.nes tiennent à cœur. Lors de nos réflexions, mon groupe de travail s’est rendu compte que l’enjeu est très compliqué et qui n’est pas juste lié au coût. De plus, on voulait identifier un enjeu sur lequel nous pouvons avoir un impact dans le contexte de la crise du logement. Le processus de remue-ménage nous a obligé à penser à comment on voulait définir et comprendre les concepts de l’importance et de l’impact. Est-ce qu’un enjeu est important à cause du nombre de personnes qui le ressente? Est-ce qu’un rapport sur un enjeu urgent fera en sorte qu’il y aura plus d’impact? Je n’ai pas de réponses à ces questions, mais je vais continuer d’y réfléchir.
Finalement, nous avons décidé d’explorer l’impact de la chaleur extrême dans le logement communautaire dans les endroits urbains. Cette décision a été prise en grande partie à cause de la vitesse à laquelle le Canada se réchauffe et l’impact disproportionné sur ceux qui vivent dans le logement communautaire urbain au pays. Une des choses que je retiens, c’est qu’il y aura toujours une multitude de problèmes et d’enjeux à résoudre et choisir sur quoi on met la priorité est souvent ce qui est le plus difficile. À certains moments, choisir un enjeu fait en sorte qu’un autre sera négligé. C’est un défi que les décideurs de politiques publiques doivent gérer continuellement.
Prépare-toi à changer ton opinion
Une fois que nous avons terminé la majorité de notre recherche et nos entrevues, nous avons étamé le processus de formuler des solutions ensemble. Nos opinions ont été contestés à tout coup lors de la recherche, les entrevues et nos discussions ensemble. On a abandonné l’idée d’essayer d’obliger l’ajout de l’air climatisé durant l’été et on a repensé le rôle de la démolition en vue de la reconstruction : à plusieurs reprises on a dû repenser et revoir notre façon de penser basé sur l’information et les preuves reçues. À travers de mon groupe de travail, j’ai dû vivre avec l’idée que j’avais tord et que je devais changer d’avis. Ceci m’a permis d’être ouverte à d’autres façons de penser qui allaient à l’encontre des miennes. De ma façon de voir les choses, la meilleure conceptualisation de politiques publiques prend place quand on est ouvert, flexible et malléable.
Et si je ne suis pas expert?
Plusieurs d’entre nous avons eu de la misère au cours du fellowship à vivre avec l’idée que nous ne sommes pas experts sur les enjeux de politiques publiques sur lesquels nous devions présenter des recommandations. C’est important de connaître les limites de nos connaissances, mais la conception des politiques publiques n’est pas juste pour les experts en la matière. Ce n’est pas pour dire que cette expertise n’est pas importante. Ce que j’ai appris, c’est que le développement de politiques efficaces exige la traduction de l’expertise et de preuves vers des étapes concrètes dans le vrai monde. Ce processus de traduction est justement ce que notre groupe de travail doit faire. Nous nous sommes basés sur les preuves et les informations retrouvées dans des études et partagées par les gens que nous avons passé en entrevue. Ensuite, on a pensé à comment on pourrait en faire découler des idées réalistes dans le contexte du logement au Canada. La conception et réalisation de bonnes politiques publiques sont le résultat de la combinaison des preuves et de l’action mené par la curiosité et le désir d’apprendre.
Les groupe de travail prendront les suggestions du Conseil aviseur, soumettrons leurs dernières ébauches et ensuite présenterons leurs rapports en mars 2023 durant la Conférence finale à Ottawa. Le publique sera invité à y assister alors vous aurez la chance d’entendre Jessie et ses co-équipiers lorsqu’ils présentent leurs recherches.
Photo : Jessie Gill, gauche, s’assoit avec ses collègues de groupe de travail Leslie Muñoz, centre, et Scott Stirrett, droite, dans un bateau sur le Grand lac des Esclaves à Yellowknife. Crédit : Rami Gallego.