L’énergie au Yukon : Naviguer entre politique, structure et objectif climatique. Une réflexion sur la dynamique complexe de la politique et de l’infrastructure énergétiques dans le Nord canadien
Le 21 septembre, nous avons eu le privilège de rencontrer Judy Booth (Manager, Low Carbon Transition Unit, Energy, Mines and Resources), Eric Labrecque (Demand Side Management EIT, Yukon Energy), Hudson Lucier (Senior Policy Analyst, Yukon Development Corporation), et Sara French-Rooke pour une discussion sur la structure et les défis rencontrés par Yukon Energy.
Créée en 1987, la société Yukon Energy est un service public d’électricité qui fonctionne comme une entité distincte du gouvernement du Yukon. Elle est le principal producteur et transmetteur d’énergie électrique au Yukon et collabore étroitement avec sa société mère, la Société de développement du Yukon, pour fournir aux Yukonnais une énergie fiable, durable et rentable.
Nous partageons ici les réflexions de Japman Bajaj, fellow d’Action Canada.
La structure est importante.
L’élaboration des politiques ne peut se faire au hasard, et souvent, lorsque quelque chose semble dysfonctionnel, cela peut être dû à un manque de cohésion de la structure qui n’est pas adaptée ou évolutive en fonction des contextes dans lesquels elle est censée servir.
À première vue, c’est ainsi que se présente le portefeuille énergétique au Yukon. Cependant, il n’est pas surprenant que la structure sous-tendant ce portefeuille énergétique repose sur de nombreuses raisons bien réfléchies.
Le paysage : vous disposez d’un gouvernement territorial doté d’équipes expérimentées en élaboration de politiques. Ensuite, il y a une société d’État territoriale chargée de gérer les investissements et les actifs opérationnels plus vastes sur le territoire qui ne conviennent pas ou ne sont pas adaptés à la gestion et à l’exploitation par le gouvernement central. Au sein de cette société d’État, vous avez l’entreprise de services publics énergétiques qui veille à ce que les lumières (et plus important encore, le chauffage) restent allumés au milieu des hivers à -50 degrés, parmi d’autres besoins énergétiques.
Flash info : les hivers au Yukon sont froids. Mais il s’agit également d’une question de sécurité publique. Une panne d’électricité prolongée (ce qui est hautement probable) n’affecte pas seulement l’éclairage, mais aussi le chauffage, expose les alarmes incendie et de CO2 à la puissance de leur batterie, voire coupe le service téléphonique.
Les réseaux électriques nécessitent une maintenance régulière, et ces investissements ne sont pas bon marché. Par ailleurs, l’environnement politique national en matière d’énergie évolue rapidement ; par exemple, d’ici 12 ans, tous les nouveaux véhicules au Canada seront des véhicules à zéro émission, ce qui nécessitera une infrastructure de recharge dans les foyers et sur les routes pour répondre à ce besoin, la plupart du temps inexistante aujourd’hui.
Ainsi, avec une croissance démographique en plein essor, un environnement budgétaire contraint, une crise de l’accessibilité financière, un réseau énergétique fonctionnel mais vieillissant et un environnement politique nuancé, comment jongleriez-vous avec ces variables pour garantir aux habitants du Yukon un accès à l’énergie fiable et adapté aux coûts, tout en adaptant le portefeuille énergétique pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques du futur ?
Ces décisions ne peuvent pas être prises de manière isolée ; les décideurs politiques ne peuvent pas fournir l’expertise opérationnelle nécessaire à la gestion d’une entreprise de services publics, et de la même manière, un opérateur énergétique territorial n’est pas mandaté – et, au nom de l’excellence opérationnelle, ne devrait pas être mandaté – pour établir les garde-fous, les directives et les structures d’incitation pour un écosystème énergétique en rapide évolution qui doit également interagir de manière cohérente avec les environnements politiques en matière d’énergie dans d’autres juridictions.
La politique est difficile. La politique est nuancée. La structure est importante.
Featured Fellow

- Japman
- Bajaj
2023/24 Fellow
Japman Bajaj est un dirigeant d’entreprise moderne, innovant et expérimenté, motivé par les grandes opportunités et les défis de la société.
Japman est passionné par l’apprentissage et l’application de nouvelles compétences, technologies et cadres pour créer des produits, des organisations et des systèmes plus résilients, innovants et précieux. Il a été membre du conseil d’administration du sentier transcanadien et fait partie de plusieurs comités mondiaux liés à l’éducation et au développement des compétences.
Soucieux d’une éducation plus équitable, plus accessible et de meilleure qualité, M. Japman se concentre sur l’habilitation et l’autonomisation des individus par la validation des compétences. Actuellement, M. Japman est vice-président exécutif de Vametric Corporation, où il est responsable de la croissance globale et de l’opérationnalisation de l’entreprise.
Né et élevé à Ottawa, M. Japman a vécu sept ans en Alberta et habite maintenant à Toronto. En dehors de son travail avec Vametric, il facilite le financement immobilier pour les grands projets commerciaux, en se concentrant sur les logements multirésidentiels dans le contexte de la crise actuelle du logement au Canada. En dehors du travail, on le trouve le plus souvent sur son vélo, dans un café, à un spectacle de comédie ou avec sa famille et ses amis.
Photos de l’énergie du Yukon

Énergie Yukon – Réseau de production de Whitehorse: Un barrage simple, et un barrage à poisson qui dirige les poissons vers la passe migratoire (haut). Panneaux solaires (bas)

Les voies de la réconciliation
Renforcer l’emploi autochtone : Entretien avec Japman Bajaj ’23
À l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, NewsTalk 1010 a réalisé un entretien avec Japman Bajaj ’23, un éminent défenseur des possibilités d’emploi et de formation plus équitables et inclusives pour les populations autochtones. Cet entretien explore la question pressante du chômage au sein de ces communautés, qui est en moyenne 50 % plus élevé que celui des populations non autochtones.
La conversation, menée par Deb Hutton, souligne l’importance de réfléchir aux progrès accomplis et au travail qui reste à faire pour soutenir les communautés autochtones.